Où acheter actions et ETF ?
Il existe aujourd'hui d'autres options que les banques traditionnelles pour les comptes-titres

Maintenant que nous avons exploré l’univers des actions et des comptes-titres, le temps est venu de nous intéresser aux différents acteurs chez qui on peut ouvrir des comptes-titres.
Je rappelle qu’il n’y a pas de limite au nombre de compte-titres ordinaire qu’une personne physique peut détenir.
Il y en a revanche une limite pour le PEA et le PEA-PME : un seul par personne physique, j’en avais parlé ici.
Qu’est-ce qui différencie les offres de comptes-titres ?
Les frais.
Les places boursières et les types de produits auxquels vous avez accès.
Les outils mis à votre disposition (données de marché et informations).
Je me dois de préciser ceci : si vous lisez ce Substack et que vous y apprenez quelque chose, il est plus que probable que vous ne soyez pas encore prêt (ou prête) à investir en actions.
Je n’entrerai donc pas ici dans des détails inutiles mais vous donnerai les informations essentielles pour que vous puissiez le cas échéant investir en ETF.
Ces produits, qui s’achètent en bourse comme des actions (“ETF = Exchange Traded Funds, soit Fonds négociés en bourse), sont généralement très diversifiés.
Et contrairement à une action — pour laquelle il importe d’avoir une idée aussi précise que possible de sa valorisation avant d’investir (et donc d’avoir des connaissances avancées en analyse financière et accès à des outils) — on peut investir dans des ETF très diversifiés sans compétences particulières en matière de valorisation, dès lors que l’on a compris certains principes.
Je reviendrai longuement sur les ETF dans un futur proche.
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Les banques traditionnelles
Les banques traditionnelles ont un avantage important : du fait de leur maillage du territoire par un réseau d’agences très développé (qui leur coûte très cher et qu’elles ont tendance à réduire), elles sont la destination naturelle pour les particuliers obligés d’avoir un compte-courant.
Nous adorons collectivement les détester, parce que les employés en agence changent fréquemment, parce qu’il est de plus en plus difficile de les avoir au téléphone, parce qu’elles ne nous comprennent pas, parce que nous trouvons les tarifs élevés et les agios injustes, mais nous avons finalement un niveau élevé de confiance en elles.
Et comme une partie importante de notre vie financière gravite autour du compte courant, la banque où vous domiciliez vos revenus a un énorme avantage pour vous vendre d’autres produits, dont des produits d’épargne et de placement, des produits d’assurance, voire des services de téléphonie ou de télésurveillance.
Les banques traditionnelles se livrent à une concurrence féroce sur un seul produit : les prêts immobiliers.
Sur les autres prestations, la concurrence est bien moindre et les tarifs de ces acteurs aux noms connus de tous (Crédit Agricole, BNP Paribas, Société Générale, LCL, Crédit Mutuel, CIC, Banques Populaires, Caisses d’Epargne, La Banque Postale) sont à la fois élevés et assez proches.
Sur les frais de courtage, les banques traditionnelles sont chères. Certaines plus que d’autres, mais il y a une très faible concurrence tarifaire sur ce segment qui n’est pas stratégique.
Les banques traditionnelles donnent accès à un nombre limité de places boursières, ne donnent pas accès à tous les ETF cotés en Europe et ne donnent généralement pas accès à certains produits complexes et très spéculatifs, ni aux crypto.
Les banques en ligne
Par “banques en ligne”, j’entends les acteurs qui étaient 100% en ligne dès leur création et qui n’ont pas de réseau d’agences en propre.
Avec l’arrivée d’internet, la banque a cessé d’être nécessairement un commerce de proximité.
BoursoBank a été l’un des premiers acteurs de la banque en ligne en France.
Créée en 1998, la société était à l’origine une plateforme d’information boursière en ligne, opérant sous la marque Boursorama, qui donnait accès à des données de marché et à des informations économiques et financières.
Rachetée en 2002 par Fimatex, un courtier appartenant au groupe Société Générale, la société est devenue courtier en ligne puis banque, sous le nom de Fimatex Boursorama puis de Boursorama Banque, avant de prendre en octobre 2023 le nom de BoursoBank1.
Elle est aujourd’hui détenue à 100% par Société Générale.
Autre acteur de la banque en ligne, Fortuneo. Créée en 2000, Fortuneo était à l’origine un courtier en ligne. En 2001, la société change de nom et devient ProCapital.
Elle est rachetée en 2006 par Arkéa (groupe Crédit Mutuel de Bretagne) et devient une banque en ligne en 2009 sous le nom de Fortuneo Banque.
HelloBank ! est une banque en ligne lancée en 2013 par BNP Paribas. Ce n’est pas un acteur agressif sur les frais, en ligne avec la philosophie du groupe auquel il appartient.
Les tarifs de courtage des banques en ligne sont généralement inférieurs à ceux des banques traditionnelles. Ces banques étant filiales de groupes dans lesquels existe une banque à réseau, elles ne sont pas très agressives sur les frais.
Elles donnent généralement accès à plus de bourses, à plus d’ETF (mais pas à tous) et à des produits complexes et spéculatifs. Comme les banques traditionnelles, elles permettent généralement pas d’accéder aux crypto.
Les néo-courtiers
Sont apparus plus récemment des acteurs que l’on baptise néo-courtiers en français, ou neo-brokers en anglais.
Quelques noms : DeGiro, eToro, Saxo, Scalable Capital, Trade Republic.
Les néo-courtiers sont généralement détenus par des fonds de capital-risque.
Ces fonds prennent des participations dans des sociétés non cotées, au moment de leur création ou peu de temps après et les accompagnent dans leur développement. Ils vendent après quelques années leur participation si la société existe toujours2.
Ces acteurs ont des tarifs de courtage beaucoup plus bas que ceux des banques traditionnelles et des banques en ligne, donnent généralement accès à plus de places boursières, à beaucoup plus d’ETF, à des produits complexes et très spéculatifs et à des nombreuses crypto, soit directement, soit via des produits ressemblant à des ETF3.
La plupart de ces acteurs ont intérêt à ce que leurs clients multiplient les transactions, ce qui n’est jamais bon pour la performance. Ils peuvent employer des méthodes jouant sur les ressorts et les failles psychologiques des humains pour inciter les clients à acheter et vendre.
Je m’intéresserai surtout à Scalable Capital et à Trade Republic4, deux sociétés allemandes actives en France.
Elles connaissent un succès considérable auprès des particuliers en Allemagne avec leurs plans d’épargne en ETF.
Le principe ? Vous mettez en place un programme automatique de versement sur un ou plusieurs ETF, pour un montant donné, à une fréquence donnée.
Vous choisissez par exemple d’investir 100 euros tous les mois à hauteur de 70 euros sur un ETF répliquant la performance d’un panier très diversifié d’actions, comme l’indice MSCI World ou le FTSE All-World5 , et de 30 euros sur un ETF répliquant la performance d’un panier très diversifié d’obligations.
Vous n’avez plus rien à faire.
Vous n’avez pas à choisir le “bon” moment pour investir (il n’y en a pas), puisque vous avez automatisé ce choix.
Vous n’avez pas à choisir la “bonne” action puisque vous acheté un panier très diversifié d’actions.
Cerise sur le gâteau : quand vous mettez en place un tel plan d’épargne en ETF, vous ne payez pas de frais de courtage6.
Ces deux acteurs permettent à leurs clients d’acheter des fractions d’actions ou d’ETF dans le cadre des plans d’épargne, ce que les banques traditionnelles et les banques en ligne en France sont à ma connaissance incapables de faire à ce jour dans l’enveloppe du compte-titres ordinaire.
Si certains néo-courtiers ont également un statut de banque (c’est le cas de Trade Republic depuis décembre 2023), la plupart ne fournissent que des services de courtage.
Vous devrez donc alimenter le compte-espèces de votre compte-titres ordinaire depuis le le compte-courant de votre banque principale, ce qui est aujourd’hui facile.
Pour le moment, les néo-courtiers actifs en France ne permettent pas d’ouvrir des compte-titres PEA ou PEA-PME, mais certains y travaillent.
Mais au fait, que se passe-t-il si mon intermédiaire fait faillite ?
La question est légitime : si les Français sont familiers des banques traditionnelles à réseau, et ont donc plutôt confiance en elles et en leur solidité, il n’en est pas de même pour les banques en ligne.
Et encore moins pour les néo-courtiers, qui sont de surcroît aujourd’hui étrangers, donc peu connus.
Je répondrai à cette question importante dans un prochain article.
N’hésitez pas à visiter le site d’Indexa Capital pour découvrir le contrat Indexa Vie Spirica. J’y ai souscrit moi-même.
Je suis client de BoursoBank. J’y ai un compte-courant et un PEA.
Soit en l’introduisant en bourse, soit en vendant leur participation à un ou plusieurs autres fonds, soit en la vendant à une société du secteur.
Mais qui n’en sont pas.
J’estime que les approches de eToro et DeGiro ne conviennent pas à un investisseur de long terme, qui est celui auquel j’essaie de m’adresser dans L’Odyssée des Placements.
Je reviendra prochainement sur les indices.
Il serait trop complexe d’expliquer ici comment les intermédiaires se rémunèrent, puisqu’il faut bien qu’ils gagnent de l’argent. En (très) bref, soit ils perçoivent de l’argent de la part des acteurs exécutant les transactions en ETF pour le compte de leurs clients particuliers, soit ils perçoivent de l’argent des fournisseurs d’ETF.
Bonjour Philippe,
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Raph